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Lastours

Les quatre châteaux sont placés au sommet d'une crête à 300 mètres d'altitude, ils dominent le cours de l'Orbiel et le ruisseau du Grésilhou, son affluent, en surveillant le passage où la vallée se rétrécit. Elle constitue une importante voie de pénétration vers le Haut-Cabardès. Les constructions ont toutes subi plusieurs remaniements. Le monument comprend trois parties : un donjon polygonal à cinq pans, un corps de logis rectangulaire, une courtine polygonale enveloppant l'ensemble. L'intérieur de la courtine délimite deux cours dans lesquelles ont été adossés des bâtiments.  On distingue en outre une ancienne tour carrée partiellement confondue avec l'extrémité Nord de la courtine. Les plus anciens vestiges connus à Lastours remontent à l'Âge du Bronze Moyen vers 1500 avant notre ère. Une grotte contenant des inhumations de cette époque a livré la sépulture d'une jeune fille qui portait certains éléments de parure d'influence méditerranéenne orientale.  La région a dû attirer très tôt les prospecteurs de gîtes métallifères. Les plus anciennes traces d'extraction du minerai remontent à l'époque romaine notamment aux nord-ests de Lastours, sous forme de grandes tranchés d'où l'on aurait extrait 200.000 tonnes de minerai. Les plus recherchés devaient être l'or et le cuivre. Au haut Moyen Âge,

Cabaret (le château principal) est connu sous l'appellation Caput Arietus et l'archéologie a livré neuf sépultures du VIè siècle. Au Moyen Âge, Cabaret a donné son nom à la petite région du Cabardès, partie Est de la Montagne Noire. La plus ancienne mention écrite du nom Cabardès en tant que pays remonte au IXè siècle.

Surdespine et Quertinheux existaient avant la Croisade contre les Albigeois, mais sous une forme différente de leur aspect actuel. A l'époque du Catharisme florissant, la noblesse du Cabardès apparaît très liée aux adeptes de la nouvelle religion et subit dès 1209 les assauts des Croisés de Simon de Montfort. Le château de Cabaret est assiégé mais résiste victorieusement. L'un des assaillants, le croisé Bouchard de Marly est fait prisonnier et est libéré deux ans plus tard moyennant la reddition de Cabaret. Pendant cette guerre, le seigneur du lieu, Pierre-Roger, joua un rôle de résistance active adoptant la tactique de la guérilla. Durant la seconde partie de la Croisade, Cabaret est à nouveau assiégé par Humbert de Beaujeu en 1227 mais il faut attendre 1229 pour sa reddition définitive. Les Parfaits Cathares du Cabardès se réfugient alors en Pays de Sault. Après la Croisade, le Cabardès participe aux découpages administratifs Royaux et devient alors une châtellenie de six communautés ayant pour centre les Tours de Cabardès. Les châteaux sont reconstruits, on en rajoute un quatrième (Tour Régine) et les habitants de la châtellenie sont tenus à un service de garde et d'entretien des châteaux moyennant l'exemption de la taille. Au XVIè siècle, Cabaret est occupé par les Protestants. En 1591, ils en sont chassés par le Maréchal de Joyeuse. A partir de la Révolution, les châteaux sont abandonnés et sont utilisés comme carrière de pierre, jusqu'à ce qu'interviennent les premières restauration au XXè siècle.


Montségur






Puivert

Situé sur la ligne de partage des eaux entre l'Atlantique et la Méditerranée, Puivert était au Moyen-Âge une importante seigneurie du Quercorb. En 1170, lors d'une des nombreuses rencontres de poètes, Peire d'Auvergne aurait composé un poème satirique se terminant par ces mots : "Lo vers fatz als enflabotz / A Puich-vert tot jugan rizen" (Ce vers fut composé au son des cornemuses / A Puivert parmi les chants et les rires). La première famille seigneuriale connue de Puivert était la famille de Congost dont plusieurs membres firent adeptes de la religion cathare. Vers 1208, Alpaïs (femme du seigneur de Puivert) meurt assistée de parfaits cathares. Son époux, Bernard de Congost, reçu également le sacrement cathare lors de sa mort en 1232 alors qu'il s'était réfugié à Montségur. Au début de la Croisade contre les Albigeois, l'armée dirigée par Simon de Montfort se heurta en 1210 à la résistance du Château Puivert qui fut pris après trois jours de siège. En 1213, c'est à Lambert de Thury, compagnon de Simon de Montfort, que revient le château. Il fut plus tard attribué à une famille du nord de la France, les Bruyères. En 1310, le mariage de Thomas de Bruyères avec Isablle de Melhun contribuera à l'agrandissement et l'embellissement du château. 

A 600 mètres d'altitude au cœur d'une vallée verdoyante, le Château Puivert du haut de sa colline veille rigoureusement sur la région. L'accès au château se faisait autrefois par une passerelle amovible surplombant une douve sèche. La seconde défense constituée par une tour porte carrée, surmontée du blason de la famille de Bruyères représentant un lion à la queue fourchue et nouée, permet l'accès à une cour de 80 mètres sur 40 dotée de six tours et d'une courtine. Une poterne dite "Porte de Chalabre" se situe à l'angle Nord-Ouest. Au centre du château se dresse l'impressionnant donjon de 35 mètres de hauteur et de 15 mètres de côté où se superposent quatre salles. A la base se situe une salle basse dotée d'une seule ouverture. L'accès aux trois autres salles s'effectue par une passerelle en fer. Un escalier à vis permet de découvrir la salle dite "Salle des gardes". Au-dessus de celle-ci se superposent deux salles voûtées sur croisée d'ogives. La première faisant office de chapelle castrale, est ornée de culs de lampes représentant des personnages tenant des phylactères et possède une magnifique fontaine (liturgie catholique). La salle la plus haute dite "Salle des Musiciens" constitue l'élément le plus remarquable du donjon grâce à ses culs lampes représentant huit musiciens jouant d'un instrument : cornemuse, vièle, luth, flûte et tambourin, orgue portatif, psaltérion, rebec, guiterne. L'accès à la terrasse du donjon est possible depuis peu. A l'ouest, l'arrière du château était occupé par le logis aujourd'hui disparu. Accolé au donjon et comportant plusieurs niveaux, il faisait de Puivert une immense demeure seigneuriale. Par l'élégance de son architecture, le Château de Puivert n'apparaît pas une place forte stratégique mais le symbole d'un havre de paix et de plaisance.

La Terre privilégiée

Au début du XVIè siècle, Puivert et le Quercorb furent institués "Terres privilégiées". En effet, ses habitants étaient dispensés des redevances fiscales d'origine royale car ils étaient tenus d'assurer des services de garde dans les châteaux de la région, dont celui de Puivert. Ce statut de terre privilégiée dura jusqu'à la Révolution.

               

La légende de la Dame Blanche

Un jour de juin 1289, une catastrophe endeuilla la région provoquée par la rupture volontaire ou naturelle de la barre rocheuse qui retenait les eaux d'un grand lac situé au pied du château. Les eaux s'engouffrèrent dans la vallée, détruisant les villes de Chalabre et de Mirepoix. Cette catastrophe donna lieu à la légende de la Dame Blanche. Une princesse aragonaise ayant élu domicile au Château Puivert se plaisait à venir méditer au bord du lac, assise sur un banc de pierre. Les soirs d'orage, les eaux lac gonflaient et recouvraient le siège de la dame Blanche. Afin d'y remédier, le Seigneur de Puivert entreprit d'abaisser le niveau du lac. Malheureusement, les rochers cédèrent et les eaux du lac engloutirent valets et Dame Blanche. 


Quéribus

Quéribus (Popia Cherbucio) est mentionné pour la première fois en 1020 sur le testament de Bernard Taillefer, Comte de Bésalù. En 1111, le Comte de Bésalù entre sous la domination du Comte de Barcelone. Ce dernier devient roi d'Aragon en 1162. Quéribus garde alors le nord de l'Aragon. Lors de la Croisade contre les Albigeois, il abrite des religieux cathares : Benoit de Termes, diacre du Razès, s'y réfugie et y meurt en 1241. Quéribus est le dernier bastion à tomber aux mains des Croisés en 1255. Le Chevalier Chabert de Barbaira tient alors cette ultime défense. Le château entre dans le Royaume de France sous le règne de Saint-Louis.  

En 1258, le Traité de Corbeil fixe la frontière entre la France et l'Aragon au sud des Corbières, à portée de vue de Quéribus. Ce dernier devient une pièce maîtresse du dispositif défensif français dont le centre de commandement est Carcassonne. Il est l'un des Cinq fils de Carcassonne : Quéribus, Aguilar, Peyrepertuse, Puilaurens et Termes. Entièrement reconstruit par les Rois de France à la fin des XIIIè et XIVè siècles, il perd son intérêt stratégique en 1659. Le Traité des Pyrénées fixe alors définitivement une nouvelle frontière entre la France et l'Espagne. Depuis toujours gardien du Col du Grau de Maury, Quéribus est perché sur un étroit python rocheux à 728 mètres d'altitude. Véritable nid d'aigle, il surveille Corbière, Fenouillède et Plaine du Roussillon. Trois enceintes étagées prolongent la falaise. De la troisième enceinte surplombant l'édifice à la première enceinte, les différents types d'ouvertures et d'appareil des murs montrent plusieurs campagnes de construction. Des fines archères utilisées par les arbalétriers aux meurtrières canonnières pour l'arme à feu, plus larges, quatre siècles dévolution sont représentées. La rampe d'accès, parfois taillée dans la roche, est sous le contrôle des défenseurs. Plusieurs systèmes de défense des portes sont présents (assommoirs, bretèches). Les points vulnérables sont dotés de moyens de surveillance (chemin de ronde, casemate). Quinze à vingt suffisaient pour défendre le château. 

Quelques éléments de vie quotidienne sont conservés : citernes, corps de logis, emplacement de cheminées, salles de stockage. Au point le plus haut de la troisième enceinte, le donjon polygonal domine l'ensemble. A l'intérieur, une salle gothique à deux niveaux (cave et salle principale) est éclairée par une imposante fenêtre à meneau. Sur le mur ouest, les arrachements de la hotte d'une cheminée sont visibles. Le voûtement repose sur un pilier massif, sensible excentré. Les nervures de quatre croisées d'ogives retombent sur des culots à type pyramidal. Cet ensemble voûté supporte une terrasse, accessible par un escalier à vis situé dans une tour rectangulaire accolée au donjon. De ce point culminant, le panorama s'étend de la mer aux Corbières jusqu'aux Pyrénées. A l'extérieur du donjon, au dessous des fenêtres à meneau, des archères primitives et le petit appareil du mur semblent indiquer l'ancienneté de cette partie, vraisemblablement contemporaine ou antérieure au XIIè siècle. Quéribus reste le témoin des événements dramatiques qui ont marqué l'histoire de la région. Il est classé monument historique depuis 1907. Des restaurations sont menées depuis plus de dix ans : sauvegarde, consolidation et mise en valeur des éléments architecturaux.


Villerouge-Terménès

Le village est intimement lié à l'histoire du Catharisme finissant : en 1321, Guillaume Bélibaste dernier parfait cathare connu du Languedoc y fut brûlé vif. Les textes contenus dans le "Livre Vert de l'Archevêché de Narbonne" ont régi la vie du village depuis la deuxième moitié du XIVè siècle jusqu'à la Révolution. Ce document définit les corvées et redevances annuelles que les habitants devaient à leur seigneur archevêque. Par ailleurs, il énumère les biens et les droits que ce dernier possédait à Villerouge. Villerouge fut le siège de la "baylie" pour le Terménès qui incluait sept localités environnantes propriété de l'Archevêque de Narbonne. Les premières données historiques concernant Villerouge remontent au début du XIIè siècle. A cette époque et jusqu'à la Révolution Française, les puissants archevêques de Narbonne sont les seigneurs du château et du village. En 1107, un an après son accession au siège primatial des "Deux Narbonnaises", l'archevêque Richard est confirmé par le ape Pascal II dans la possession de Villerouge. Depuis 1070 en effet, le château était occupé par Pierre de Peyrepertuse qui le donna en dot à sa fille au moment de son mariage avec Pierre Olivier de Termes. Ce n'est que vers 1110 qu'Olivier de Termes, fils de ce dernier, accepta de rendre le château à l'archevêque de Narbonne et de lui verser en outre 1100 sous melgoriens. Ce ne sera pas pourtant la dernière fois que des tensions existeront entre les châtelains de Termes et les archevêques de Narbonne. Car en 1227 le pape Honorius III presse son légat de faire droit aux plaintes de l'archevêque contre les usurpations du chef de la Croisade, Simon de Montfort, et de son vassal Alain de Roucy, qui avait pris la place des anciens seigneurs de Termes. 

Au XVIIè siècle, l'Archevêque de Narbonne fit demander aux habitants de participer à la démolition du château de Termes. Les Villerougeois manifestèrent une telle mauvaise volonté que l'Archevêque dut faire appel à une entreprise pour en assurer l'exécution. L'arsenal du château de Termes fut transféré au Château de Villerouge avant d'être acheminé deux ans plus tard au fort de Leucate.

 

En 1767, la commission chargée d'examiner les bâtiments appartenant à l'Archevêché constata que l'église, le four banal et le château étaient en bon état suite aux réparations prescrites trois ans auparavant. Le château fut classé monument historique en 1976. La municipalité a acquis le monument en 1994 afin d'y créer un pôle développement culturel.      

Probablement vers le XIIè siècle, le château de Villerouge a attiré un village dans ses abords immédiats. On présume que la localité a connu deux enceintes successives. La seconde, dont certaines parties sont encore visibles, pourrait remonter à la Guerre de Cent Ans. Elle était desservie par deux ou trois portes et par un pont qui traverse encore le ruisseau du Lou au sud du château. La Porte Saint-Étienne, hypothétiquement située près du Pont-Vieux qui permettait d'accéder à l'église, n'existe plus. La porte Saint-Jean est la seule conservée, elle est placée à l'entrée orientale du village. Cette construction comprend un assommoir, l'emplacement d'une herse et est décorée aux armes de Pierre de la Jugie, archevêque de Narbonne au XIVè siècle. 


Entièrement restauré, il matérialise l'un des plus beaux exemples d'architecture militaire médiévale des Corbières. D'un plan régulier, cantonné de quatre tours, l'enceinte forme un quadrilatère dont les côtés mesurent de 24 à 30 mètres. Les tours d'angle ont conservé presque toute leur élévation, la plus haute est la tour sud-est avec 23 mètres. Elle fait office de donjon et est la seule à présenter un plan circulaire complet. Son diamètre extérieur à la base est de 10 mètres, au même endroit, l'épaisseur de sa maçonnerie est de 2,55 mètres. Un escalier à vis interrompu à chaque étage est logé dans le mur.

 

La tour sud-ouest est de plan circulaire avec méplat à sa jonction avec la courtine, elle mesure 7,50 mètres de diamètre extérieur et possède aussi un escalier interne. Une étroite porte dont la défense supérieure parait être un ajout postérieur, est aménagée au milieu de la courtine nord. Ce passage est précédé à l'est par une rampe d'accès et une porte du XIVè siècle aux armes de Bernard de Farges, archevêque de Narbonne de 1311 à 1341. à l'opposé de la face méridionale, la poterne était défendue par une brèche dont les supports sont toujours visibles. Bien qu'en partie détruit, le crénelage reste bien apparent. Des logis s'organisent autour d'une cour, ces bâtiments étaient adossés à la face intérieure des murailles sauf sur la face nord, celle de la porte. 

 
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