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Abbaye de Fontfroide

Visite guidée "virtuelle" de l'Abbaye sur le lien suivant
www.fontfroide.com/survol_historique.htm


Abbaye Cistercienne Sainte-Marie d'Orbieu à Lagrasse


Une charte de Charlemagne antérieure à l'an 800 est couramment désignée comme charte de fondation de l'Abbaye Sainte-Marie d'Orbieu. Ce document, le plus ancien de l'abbaye, est conservé aux archives départementales de Carcassonne. Par cette charte, Charlemagne n'a fait que confirmer la fondation d'un monastère déjà existant. L'intervention du futur empereur fut déterminante car l'abbaye connut dès lors un développement extrêmement rapide en particulier par une succession de donations importantes. Cette prospérité en fit une des abbayes les plus influentes du Sud de la France et sa situation géographique particulière, entre la France et l'Espagne, permit aux abbés de Lagrasse de jouer un rôle prépondérant dans les affaires politiques et religieuses du Midi. Les donations provenant de riches seigneurs de la région et même des Comtes de Barcelone, étaient constituées de terres, villages, châteaux, églises et monastères. On a dénombré 6 abbayes, 25 prieurés, 67 églises sur 7 diocèses et 91 places du Royaume de France et du Comté de Roussillon ayant dépendu à diverses époques de l'Abbaye de Lagrasse. Soixante-quatre abbés se succédèrent à la tête de l'Abbaye, du Moyen-Âge à la Révolution. Nimfridius, Archevêque de Narbonne, en fut le premier et le fondateur. Il adopte pour Lagrasse la règle de Saint-Benoit de Nursie (Bénédictins). Au XVIIè siècle, suite à une longue période décadente, l'abbaye sera intégrée à la Congrégation de Saint-Maur et la réforme qui en découlera amènera un grand renouveau monastique à Lagrasse. Au XVIIIè siècle, Armand Bazin de Bezons avant-dernier abbé et Évêque de Carcassonne entreprend la construction du Palais Abbatial et du cloître actuels. A la Révolution, l'abbaye ne compte plus que 14 moines qui quitteront définitivement Lagrasse en 1792. En 1796, l'abbaye est partagée en deux parts, chacune vendue en lots distincts. Cette séparation demeure encore de nos jours.

 

La partie privée, aujourd'hui propriété de la Communauté des Chanoines Réguliers de la Mère de Dieu, fût occupée de 1896 à 1975 par une congrégation de religieuses qui se consacrait à l'hospitalité de vieillards. Entre 1979 et 1989, la Communauté de la Théophanie y était installée. La partie à visiter correspond à l'Abbaye médiévale, propriété depuis le début du XXè siècle des Œuvres Sociales des Médaillés Militaires qui y ont tenu un orphelinat jusqu'en 1981. Aujourd'hui, c'est le Conseil Général de l'Aude qui en est le propriétaire et la Commune de Lagrasse locataire. L'accueil et les visites sont gérés par l'Association Foyer d'Éducation Populaire de Lagrasse.

 

Sens de la visite


Cour du Palais Vieux
 : Il s'agit du Palais Abbatial construit par l'abbé Auger de Gogenx (1279-1309). Deux galeries en bois à un étage datant du XIIIè siècle délimitent cette cour. Elles sont soutenues par des colonnes à chapiteaux romans et réemploi. Celles-ci proviennent probablement du cloître roman qui fut détruit par l'Abbé Auger afin d'édifier un cloître en style gothique. La colonne d'angle en marbre blanc est en partie engagée dans le pilier. Le seul chapiteau historié de la cour, attribué au Maître de Cabestany, est celui de la luxure : il représente des personnages grotesques dans une attitude provocante. On remarquera sur la façade nord du logis une fenêtre géminée d'époque romane. Sur la façade Ouest, l'arc en plein cintre menant au passage couvert se caractérise par une clé inséparable des deux claveaux sur lesquels elle s'appuie. De la fontaine coulait l'eau provenant du béal, canal d'adduction d'eau amenant l'eau de l'Orbieu sur deux kilomètres jusqu'à l'Abbaye et se poursuivant sur 500 mètres dans l'enceinte du Monastère.

 

La chapelle basse : Cet édifice à deux niveaux s'élève sur le côté méridional de la cour Cette chapelle, dont la fonction reste imprécise, est voûtée en berceau plein cintre et pourvue d'un chœur rectangulaire. Ses trois portes sont ornées des armes de l'Abbé Auger de Gogenx "écarté en sautoir d'azur et de gueules". Les murs, très épais, ne sont percés que de deux petites fenêtres du côté Sud, placées très hauts comme des soupiraux. Cette salle permettait à l'Abbé de se rendre directement de son palais aux bâtiments monastiques. Au XVIIè siècles, la cohabitation entre la Congrégation de Saint-Maur et les Bénédictins attribue cette chapelle aux Mauristes tandis que la chapelle haute reste aux Bénédictins.

 

Le cellier : Cette vaste salle de 300 m² servait probablement de cellier. Ici, le nombre d'ouvertures et l'imposante épaisseur des murs avaient été calculés pour garder une température constante entre 12 et 14°. Ainsi pouvaient être conservés le vin et la nourriture. Une parie des vivres était également stockée dans les glacières de la Montagne Noire. On alternait dans ces trous percés à flanc de montagne des couches de neige et de feuilles mortes afin de former de la glace. En règle générale, le repas d'un moine se composait essentiellement de pain et de nombreux légumes parmi lesquels choux, pois, fèves, oignons et petrocillum (ancêtre du persil et céleri) alors supposé aphrodisiaque. Ils consommaient également beaucoup de poissons d'eau douce provenant de l'Orbieu ou de l'étang de Marseillette maintenant asséché et de poissons de mer pêchés dans la Méditerranée. Bien que la règle bénédictine interdise formellement la consommation de viande de quadrupède, les archives concernant Lagrasse nous apprennent que les moines de l'Abbaye chassaient et se régalaient de certains gibiers : cerfs, chevreuils, sangliers et ours aperçus jusqu'au XVIIIè siècle.

 

La boulangerie : Cette salle plus petite était la boulangerie du monastère. Elle était équipée d'une imposante cheminée, dont un four à pain d'une profondeur de 2m50 a été détruit, et d'un système de canalisation pour l'adduction d'eau. Par un ingénieux système, l'eau froide arrivant par le canal dans le four ressortait tiédie grâce à la chaleur du foyer. Un escalier de service débouchant dans cette pièce (angle Sud-ouest) permettait aux moines et aux serviteurs de se rendre dans les parties communes du monastère sans traverser les appartements privés de l'abbé. Aujourd'hui, ces lieux sont les salles polyvalentes du village. Pour ces besoins, le sol a été nivelé et surélevé de 20 cm environ, cachant le sol primitif en terre battue. De même, les joints entre les pierres des murs ont été refaits car ces pierres trop saillantes étaient dangereuses pour les salles où se déroulaient les festivités.

 

La sacristie : Annexe de l'église où l'on conservait les objets du culte et où les prêtres se préparaient pour célébrer le service divin. Cette salle voûtée de croisées d'ogives à l'époque gothique fut agrandie lors de l'arrivée des Frères Mauristes au XVIIè siècle. Ils construisirent deux étages supplémentaires : le premier destiné à accueillir les cellules de l'hôtellerie et le second les cellules de l'infirmerie.

 

Le transept Nord : construit au milieu du XIè siècle, celui-ci ouvrait à l'origine sur trois absidioles (petites chapelles semi-circulaires dont on peut encore voir les fondations). A l'époque gothique, un mur droit a allongé et fermé ces absidioles pour supporter un appartement, probablement celui du sacristain en charge de l'entretien de l'église et des objets du culte. Les trois nouvelles chapelles sont alors voûtées de croisées d'ogives. Cet appartement devient au XVIIè siècle après l'arrivée des Mauristes la bibliothèque du monastère.

 

La Tour préromane : Cette tour constitue l'un des éléments les plus anciens de toute l'abbaye. Elle fut édifiée au plus tard au Xè siècle. C'est une tour carrée bâtie en moellons située à l'extrémité Nord du bras du transept Nord qui possédait à l'origine trois étages. Une grande fenêtre au premier étage aujourd'hui murée et une porte au rez-de-chaussée se caractérisent par un arc outrepassant le demi-cercle et retombant nettement en arrière sur l'alignement des piédroits. L'intrados de la porte du rez-de-chaussée était peint de personnages barbares en rouge sur fond blanc, dont l'un portait une Croix de Malte. Ces peintures sont aujourd'hui très effacées. Alors qu'elle avait encore trois étages, elle abritait une horloge au XVIIè siècle.

 

Le dortoir des moines : Bel exemple de salle monastique dont la couverture apparente est supportée par des arcs diaphragmes de maçonnerie. Ces arcs sont épaulés à l'extérieur par autant de solides contreforts. En 1361, pendant la Guerre de Cent Ans, pour fortifier cette partie du monastère, des arcs surbaissés vinrent s'appuyer au sommet de ces contreforts, portant des mâchicoulis, des merlons et un chemin de ronde. Le doroir est constitué de neuf travées dont la plus septentrionale a été séparée des autres et rattachée aux appartements privés de l'abbé. Ce grand bâtiment mesure intérieurement 50 mètres sur 8. Ses proportions vastes et généreuses laissent supposer le nombre important de moines qui ont habité l'abbaye à certaines époques et particulièrement au XIIIè siècle (jusqu'à une centaine selon les archives). La couverture est récente car l'ancien propriétaire, Monsieur Berlioz, avait fait démonter l'ancienne pour ne pas avoir à l'entretenir. Divers détails d'architecture, comme le dessin des fenêtres rectangulaires du rez-de-chaussée cintrées au premier étage, ou encore le profil des arcs diaphragmes et l'appareil mural en pierre de taille permettent d'attribuer cette construction à la fin du XIIIè siècle. Elle se terminait au moment où l'on édifiait la Chapelle Saint-Barthélemy de l'abbé. Le niveau actuel du dortoir a certainement été relevé à une date assez ancienne car les culots qui supportent la naissance des arcs diaphragmes sont enfouis dans l'épaisseur du sol. Les fenêtres à arcs brisés qui percent les façades ont été très endommagées lorsqu'à la Révolution Française fut construit, pour les besoins d'un hôpital militaire, un niveau intermédiaire qui passait en leur milieu.

 

La chapelle Saint-Barthélémy ou chapelle de l'abbé  : Elle fut construite en 1296 par l'Abbé Auger de Gogenx, grand bâtisseur au goût raffiné à qui l'on doit également le logis abbatial de l'autre côté de la galerie. Les murs de la chapelle étaient autrefois couverts de fresques qui ont malheureusement beaucoup souffert au XIXè siècle lorsque la toiture fut enlevée. Il en reste cependant quelques traces : l'Arbre de Vie à l'Est et le Jugement Dernier à l'Ouest. Le sol est revêtu d'un remarquable carrelage de terre cuite vernissée multicolore et sa fragilité oblige le propriétaire à en limiter l'accès.

 

La Salle du Maître de Cabestany : Salle d'exposition consacrée à l'œuvre de ce sculpteur du XIIè siècle.

 

La salle des Gardes : Cette grande salle d'apparat fut pourvue à la Renaissance d'une cheminée monumentale et de plafonds à la française. Ce style de cheminée Renaissance se rencontre rarement au Sud de la Loire. Au dessus de la porte, on discerne un blason à trois chevrons de Philippe de Lévis (1501-1537). C'est ce même abbé qui fit édifier l'imposante tour de l'abbaye en 1501. Cette salle présente les richesses patrimoniales de chacun des dix-huit villages du Canton de Lagrasse.


Saint-Hilaire

Les origines de l’abbaye bénédictine de Saint-Hilaire sont incertaines. Sa première mention textuelle remonte semble-t-il à l’an 825, date à laquelle elle détient d’après la tradition, le corps de Saint-Hilaire. En 970 a lieu la translation des reliques de Saint-Hilaire, sous l’abbatiat de Benoît, en présence de Roger 1er, comte de Carcassonne, et de sa femme, de l’évêque Francon de Carcassonne et de l’abbé de Saint Michel de Cuxa. Au début du IXè siècle, une charte de Louis le Débonnaire confirme à l’Abbé de Saint-Hilaire, Monellus, les donations de Charlemagne et autorise les moines à élire leur abbé, se conformant ainsi à la règle bénédictine. Jusqu’au début du XIIIè siècle, l’abbaye bénéficie de la protection des Comtes de Carcassonne (voir le Combat du Lauquet et la Légende de Saint Hilaire), mais durant la croisade contre les cathares, les moines accusés d’hérésie perdront leur autonomie et une grande partie de leurs biens; le monastère aurait même été dévasté par les Croisés. Au cours du XIVè siècle, une bulle pontificale fait état des insuffisances des revenus du monastère qui compte alors 29 religieux; l’évêque de Carcassonne réduit à 20 leur nombre. Une autre bulle de la deuxième moitié du XIVè siècle rend à nouveau compte des difficultés de l’abbaye, dues notamment aux épisodes de guerre et de peste. Au XVIè siècle, l’abbaye sera soumise à la Commende et connaîtra bien des difficultés financières. Enfin, au cours du XVIIIè siècle, les textes confirment les problèmes financiers de l’abbaye; aussi, Monseigneur de Bezons, évêque de Carcassonne, supprime les offices claustraux et places monacales du lieu. Et c’est à cette occasion que les villageois abandonnent l’église paroissiale (devenue trop petite) au profit de l’église abbatiale. La fin de ce siècle est marquée par la vente des dépendances et possessions de l’abbaye.                  

Le Cloître

Édifié au cours du XIVè siècle, il présente la forme d’un trapèze irrégulier constitué de quatre galeries, elles-mêmes composées d’arcades ogivales moulurées à colonnettes jumelées. On peut compter : 12 arcades à l’Est et à l’Ouest, 14 arcades au Nord, 16 arcades au Sud. Les chapiteaux des colonnettes, décorés de feuillages ou d’animaux, sont cantonnés de petites consoles ornées de représentations anthropomorphes. Le coeur du cloître est occupé par un bassin quadrilobé supportant une vasque du XVIè siècle, et par un puits du XVIè siècle.

  • Galerie Nord : On peut y voir la porte originelle de l’église abbatiale : son archivolte moulurée en plein cintre repose sur une console jouxtant une niche qui abrita jadis un bénitier. Le tympan semi-circulaire est orné d’une fresque représentant deux anges agenouillés portant calice et datée du XVè siècle. En se dirigeant vers la galerie Ouest, on pourra également observer une pierre ornée d’entrelacs, de type carolingien (IXè siècle) et utilisée en réemploi.
  • Galerie Est : Elle s’ouvrait sur la salle capitulaire, le logis abbatial, la bibliothèque, le scriptorium et les dortoirs à l’étage. Actuellement, on ne visite qu’une salle : le logis abbatial du XVIè siècle (qui était peut-être auparavant la bibliothèque). Cette pièce est dotée d’un remarquable plafond peint à la française du XVIè siècle qui offre un répertoire floral et animal, ainsi que différentes scènes (artisans au travail, chasse, fauconnerie, scène galante ou humoristique). Ses murs sont ornés de peintures du XIXè siècle représentant les armoiries des 55 abbés de Saint-Hilaire. Dans cette galerie, on pourra observer une deuxième pierre carolingienne, ainsi qu’un échiquier sculpté sur le mur bahut supportant les colonnes. C'est aussi dans cette partie du cloître que l'on peut admirer les chapiteaux les mieux conservés.
  • Galerie Sud : Elle donnait sur deux réfectoires, l’un destiné aux moines et l’autre aux pèlerins et hôtes de l’Abbaye. Ces salles aujourd’hui en grande partie ruinées, abritent encore une chaire de lecture du XIVè siècle, unique en France. Celle-ci est inscrite dans le mur qui sépare les deux réfectoires; on y accède par un escalier aménagé dans l’épaisseur du mur. Elle est voûtée d’une croisée d’ogives à la clé de voûte circulaire. A l’origine, elle était ouverte sur les deux salles et permettait ainsi au moine lecteur de faire la lecture aux moines et aux hôtes en même temps. De plus, le moine lecteur s’installait dans une "niche" de façon à ne pas être vu par les invités de l’abbaye. Tout en allant vers la galerie Ouest, on pourra aussi apercevoir une pierre enchâssée ornée d’un blason martelé.
  • Galerie Ouest : De nos jours, on ne visite qu’une petite partie de cette aile qui abritait les caves, greniers et celliers de l’abbaye. En empruntant un escalier, on accède à une de ces caves taillée à même la roche (grès et poudingue): à l’intérieur, on observe quatre ouvertures (silos) dans la voûte qui permettaient aux paysans de déverser les cultures, sans avoir de contact avec les moines. Enfin, c’est dans cette même cave que les moines inventèrent en 1531, la Blanquette de Limoux.             

L'Église Abbatiale
Daant de la fin du XIIè siècle, elle est construite sur un plan simple : une nef unique terminée par une abside en cul de four et deux chapelles latérales formant un faux transept. Les chapelles latérales disposaient chacune d’une absidiole; celle située au Nord a été supprimée lors de la construction de la sacristie. La nef est constituée de trois travées voûtées d’ogives. Ses arcs doubleaux reposent sur des colonnes engagées terminées par des figures anthropomorphes, des personnages à type d’Atlante, des motifs végétaux et des animaux fabuleux. Les chapiteaux de ces mêmes colonnes représentent des animaux, des végétaux ; un seul est historié et présente sans doute une procession de moines. Les clés de voûte de la nef représentent la Sainte Trinité : l’agneau de Jésus, la main bénissante de Dieu et la colombe du Saint Esprit (aujourd’hui disparue). On peut également observer un mobilier assez remarquable : autels, maître-autel, bénitier et fonds baptismaux en marbre rouge de Aunes Minervois, des XVIIè et XVIIIè siècles; des peintures du XVIIIè siècle représentant "l’Annonciation" ou encore "Saint Hilaire rendant la vue à une jeune aveugle"; on peut également signaler la chaire à prêcher du XVIIIè siècle en bois sculpté et présentant les quatre évangélistes, Saint Benoît et Saint Hilaire.

Le sarcophage dédié à Saint-Sernin
L'œuvre maîtresse que l'on trouve à Saint-Hilaire est un sarcophage reliquaire en marbre blanc des Pyrénées réalisé par le Maître de Cabestany, sculpteur itinérant et anonyme du XIIè siècle. On parle d'un sarcophage, mais il n'en est rien car cette cuve est trop étroite à l'intérieur et la face arrière n'est pas sculptée. On pense donc qu'à l'origine cette pièce devait se trouver dans le cœur de l'église en tant que maître-autel. Cette œuvre retrace l'histoire de Saint-Sernin (ou Saturnin), premier évêque de Toulouse au IIIè siècle et plus précisément de droite à gauche, son arrestation, son martyre et son ensevelissement.

  • Petit côté droit - On peut voir au centre Saint-Sernin qui tient sa crosse  de sa main droite et le Livre des Évangiles posé sur sa poitrine. A sa droite, c'est Saint-Honest, évêque de Pampelune (Espagne) et à sa gauche, Saint-Papoul, évangélisateur du Lauragais (Castelnaudary qui sont deux martyrs et furent disciples de Saint-Sernin.
  • Face principale, à droite - On retrouve Saint-Sernin avec le Livre des Évangiles grandement ouvert sur sa poitrine car il commence sa mission d'évangélisation et va se mêler à la population pour prêcher. Malheureusement pour lui, Saint-Sernin a vécu vers l'an 250, au moment des persécutions de Dèce (empereur romain) et le Christianisme n'était pas encore toléré. Saint-Sernin est donc arrêté par des soldats romains, l'un d'entre eux l'attrape par le cou. A noter des têtes d'animaux sculptées entre les jambes des romains, symbolisant sans doute la barbarie et le paganisme.
  • Face principale, à gauche - Par le biais d'une corde, Saint-Sernin est attaché à la patte arrière d'un taureau aiguillonné par un bourreau et excité par deux chiens qui aboient et essaient de lui mordre les pattes. Saint-Sernin semble serein et bénit de sa main droite les deux femmes qui se trouvent au dessus de lui: ce sont les Saintes Puelles (en latin: jeunes filles vierges).  
  • Face principale, à droite - On retrouve Saint-Sernin avec le Livre des Évangiles grandement ouvert sur sa poitrine car il commence sa mission d'évangélisation et va se mêler à la population pour prêcher. Malheureusement pour lui, Saint-Sernin a vécu vers l'an 250, au moment des persécutions de Dèce (empereur romain) et le Christianisme n'était pas encore toléré. Saint-Sernin est donc arrêté par des soldats romains, l'un d'entre eux l'attrape par le cou. A noter des têtes d'animaux sculptées entre les jambes des romains, symbolisant sans doute la barbarie et le paganisme.


                                                           Saint-Papoul

 

Fondée au VIIIè siècle, l'abbaye de Saint-Papoul est citée en 817 dans un document émanant de Louis le Pieux et où il était fait aussi mention des abbayes de Lagrasse, Saint-Hilaire et Sorèze. Au XIè siècle, la vie spirituelle de cette abbaye régie par la règle bénédictine transparaît à travers la vie de Saint-Béranger, noble toulousain devenu moine réputé pour son ascétisme et dont la tombe draina des foules vers le monastère, ce qui entraîna sa prospérité. En 1209, l'abbaye possède parmi ses biens la seigneurie de Villespy. En 1234, le Monastère de Camprodon (Catalogne) lui est confié par l'Abbaye de Moissac. C'est en 1317 que l'église abbatiale devient église cathédrale selon une réforme du Pape Jean XXII et qu'aussitôt l'abbé Bernard de la Tour fut nommé premier évêque. La cathédrale lauragaise sera cependant pillée par les routiers en 1361; puis à nouveau en 1595 l'église et les lieux claustraux seront dévastés par les troupes protestantes. D'importantes restaurations et réalisation s'ensuivirent au cours des XVIIè et XVIIIè siècles. L'époque révolutionnaire connut la fin de l'évêché de Saint-Papoul, l'église cathédrale devint église paroissiale et son cloître fut saccagé notamment par la mise en vente des éléments en marbre. Il fallut attendre la seconde moitié du XIXè siècle pour réhabiliter et reconstruire le cloître puis son église. De 1317 à 1789 Saint-Papoul connut une succession de trente-quatre évêques, dont sept furent cardinaux.

Le Cloître
Le portail d'entrée à fronton triangulaire avec pilastres et chapiteaux ioniques est signé F. Denat et daté de 1747. Fait suite un corridor voûté en berceau remanié en 1770. Le cloître du XIVè siècle possède des arcades en plein cintre retombant sur des colonnettes jumelées par des chapiteaux accouplés. Douze arcades sont présentées à chaque aile, excepté à l'aile occidentale où six d'entre elles ont disparu. Certaines colonnes sont formées de briques octogonales empilées, d'autres sont des fûts. Le répertoire des chapiteaux est végétal (feuillages) et animalier (griffons, monstres), les scènes historiées (Adoration des Rois Mages, Hérode ou peut-être Saint-Papoul) sont regroupées contre les piliers. La galerie ouest abrite quatre enfeux gothiques, celle du nord possède deux pierres obituaires encastrées dans le mur et d'autres éléments lapidaires. La transformation de la charpente originelle (à une pente) en profil en V au XVIIIè siècle mutila l'entrée de la salle capitulaire et les enfeux de la galerie occidentale.

L'Église
Une volumineuse porte d'accès refaite au XVIIè siècle précède la nef. Cette dernière est constituée de quatre travées avec doubleaux sur pilastres et voûte brisée. Sur le côté nord des chapelles du XIVè siècle. Le choeur est composé de deux travées en plein cintre avec doubleau sur demi colonnes ainsi qu'un cul-de-four. En outre, il est décoré de chapiteaux romans historiés et d'un enfeu du XIVè siècle, la couverture est assurée par un ensemble exceptionnel de dalles de pierres sculptées d'imbrications en tronc de cône. L'entrée primitive de l'église se trouvait du côté ouest et présente un remarquable portail roman où un décor en damier orne l'arc en plein cintre surmonté d'un chrisme.

Les chapiteaux du Maître de Cabestany
A l'extérieur, c'est sur des demi-colonnes juchées sur des hauts supports ceinturant le chevet semi-circulaire que l'on peut admirer les célèbres chapiteaux du Maître de Cabestany. Deux d'entre elles sont historiées, les autres uniquement décorées d'acanthes. L'un des chapiteaux historiés représente Daniel dans la fosse entouré des sept lions; le second, cinq personnages dévorés par d'autres lions (le châtiment des Babyloniens). Enfin, l'ancien réfectoire des moines, contigu de l'accueil, abrite une exposition permanente de moulages d'œuvres du Maître de Cabestany.

L'ancien Palais Épiscopal

L'ancien château des évêques et son parc sont attenants au cloître. Le premier palais aurait été en partie reconstruit au XVè siècle par l'évêque Pierre Soybert. Puis, Monseigneur François de Barthélémy de Gramont de Lanta, qui exerça son épiscopat de 1677 à 1716, fit édifier le palais actuel entre la fin du XVIIè et le début du XVIIIè siècle. A la Révolution, l'édifice fut vendu comme bien national et devînt la propriété du conventionnel Tournier, des Hautpoul puis des Jonquières d'Oriola. C'est aujourd'hui un centre de formation professionnel (propriété privée).

 

L'Ermitage

A trois kilomètres au nord de la commune, dans le vallon des Arnouls, se trouve le site de l'Ermitage (propriété privée). Saint-Papoul, évangélisateur du Lauragais et disciple de Saint-Saturnin (le premier évêque de Toulouse), y aurait été décapité. Pour d'autres, le saint fut un simple ermite. Une modeste chapelle consacrée en 1821 commémore l'emplacement du martyre. Selon la tradition, ce martyre provoqua le jaillissement d'une source après que Saint-Papoul eut déposé à cet endroit sa propre tête malgré la décapitation. On prêta des lors des vertus curatives à la nouvelle source. Une niche voûtée abrite la prétendue fontaine. De nos jours, l'Ermitage est encore l'objet d'une procession annuelle le deuxième dimanche de Pâques.

 


 

                                              Villelongue

 

Une abbaye cistercienne est fondée en 1149 par des moines de Bonnefont-en-Comminges. Elle est d'abord implantée dans la commune de Saissac, sur le site de Campania. En 1152, elle reçoit d'importantes possessions à Villelongue. L'annexe qu'elle fonde à cet endroit devenant plus puissante que la maison mère, les deux communautés fusionnent en 1177. L'abbatiale est achevée vers 1220. Ayant choisi de s'opposer à l'hérésie cathare, l'Abbaye de Villelongue obtient des protections royales. Les biens confisqués aux hérétiques viennent l'enrichir et lui permettent de poursuivre les travaux. En 1347, l'abbatiale romane est démolie à mi-hauteur. La partie supérieure est reconstruite dans le style gothique. Lecloître est refait vers 1300. Cependant, un lent déclin s'amorce peu après. Les moeurs des moines se relâchent (création de chambres à la place des dortoirs). Cette décadence est accélérée à partir du XVIe siècle par le passage sous le régime de la commende et par les pillages des calvinistes durant les guerres de religion. C'est vers cette époque que la partie occidentale de l'abbatiale est détruite.

 

A la Révolution, c'est une abbaye moribonde qui est vendue comme bien national. Elle est dépecée par ses propriétaires successifs. Au début du XXe siècle, un nouvel acquéreur, Monsieur Maissiat, fait classer les restes de l'abbaye (1916). Des restaurations ont depuis été menées par les différents propriétaires de Villelongue.

 
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