Retour de l'Inde
L'histoire raconte que Monsieur Gaspard d'Estournel propriétaire du Château Cos d'Estournel en Médoc aimait passionnément les chevaux. Or il ne s'entendait pas bien avec les négociants bordelais et préférait vendre son vin lui-même. Il lui arrivait parfois de troquer son vin contre des chevaux. Au début du XIXè siècle, il aurait donc expédié du vin aux Indes afin d'acquérir des chevaux. Pour une raison qui nous est inconnue, l'échange n'aurait pu avoir lieu et le vin serait revenu à Bordeaux par la même voie maritime. A son arrivée à Bordeaux, on aurait goûté ce vin, pendant le voyage il se serait bonifié plus rapidement que dans une cave traditionnelle. Ce procédé de vieillissement accéléré se répandit. Il est certain que les négociants des Chartrons ont intentionnellement fait faire le voyage aller-retour aux Indes à des barriques de grands vins à bord de bateaux de la Compagnie des Indes. La bonification était due aux changements de température (15° à Bordeaux jusqu'à 40° à l'Équateur). Comme le Canal de Suez ne fut construit qu'en 1869, les bateaux devaient contourner l'Afrique pour se rendre aux Indes, le vin passait ainsi l'Équateur à quatre reprises. A leur retour à Bordeaux, ces vins étaient mis en bouteille avec des étiquettes marquées "Retour des Indes" ou "Retour de l'Inde" ce qui leur donnait une plus-value (début du marketing ?). Cette pratique n'a duré que peu de temps et principalement pour le millésime 1864 qui fut le millésime du siècle. Cette pratique était officieuse et vraisemblablement quelques abus ont rapidement conduit à son abandon.
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Grand vin Château Lafite "Retour des Indes": 200 exemplaires (26/07/1870)
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Pontet-Canet Schÿler "Retour des Indes" (Prêt)
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Chasse Spleen "Retour des Indes"1864: 1000 exemplaires tirés en 1872
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Bouclier du XIXè siècle ramené des Indes
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Livre de doubles de factures de la Maison Barton & Guestier ouvert sur une copie de facture de 1899 établie pour une maison de négoce de Bombay
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Pistolet ayant appartenu à un officier de ka Marine Royale Française embarqué sur navire de la Compagnie des Indes au XVIIIè siècle (Prêt de Madame Dupoux)
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Photographie prise en 1895 à Calcutta d'une jeune mariée d'une Colonie française
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Maquette du Saint Géran de la Compagnie des Indes : le Saint Géran fit trois fois le voyage des Indes. Les Grands Vins "Retour des Indes" étaient embarqués sur des frégates de ce type.