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Premières étiquettes lithographiées en série
(Fonds Gaulon-Wetterwald) 

Toutes les étiquettes exposées dans cette vitrine sont des justificatifs de tirage d'étiquettes lithographiées par Nicolas Ciprien Gaulon et sa femme au XIXè siècle. Lors de l'impression d'une série d'étiquettes, Monsieur Gaulon avait pris l'habitude de garder une étiquette par tirage et d'y noter au verso et à la main la quantité d'étiquettes lithographiées et à la date du tirage, il arrive parfois de trouver le nom du négociant qui les a commandées. Ainsi le lithographe Gaulon avait une preuve du travail effectué. Chaque mois, les justificatifs étaient rangées dans des paquets et fermés avec une ficelle comme ceux présentés dans la vitrine. Ces étiquettes témoins ont été découvertes en 1988 par un descendant de la famille Gaulon : Jérôme Wetterwald. Elles sont restées pendant plus d'un siècle à l'abri de la lumière et ont pu garder toute leur fraîcheur. Les étiquettes de cette vitrine ont été lithographiées grâce à une pierre similaire à celle placée derrière la caisse de bois. Les motifs sont dessinés à l'envers comme pour un tampon encreur. Les chateaux Lestage, Pontet-Canet, Calon-Segur, La Lagune et Palmer y sont représentés. 

 

Étiquettes de vin du XIXè siècle représentant uniquement des appellations communales

     > Margaux Schmidt : 250 exemplaires lithographiés le 23/12/1865 (Mexique)

     > Pauillac Ducaule (rose) : 500 exemplaires lithographiés le 15/07/1864 (Brésil)

     > Vin de Chalet : 1250 exemplaires lithographiés le 17/05/1877 pour Fort & Fils

     > Haut-Sauterne Jenquel Frères : 200 exemplaires lithographiés le 27/07/1870

     > Montferrand : 100 exemplaires tirés le 11/04/1878

     > Livre communal des Courtiers Tastet & Lawton 1838-1839 (Prêt)

     > Prix courant manuscrit de H.O. Beyerman du XIXè siècle

Le Plancher  

Les bouteilles pleines parvenues au plancher étaient transportées à l'aide d'une brouette (don de Peter Sichel)  jusqu'au bac où elles étaient lavées. Après avoir été essuyées, les bouteilles étaient capsulées. Une personne était assise de chaque côté de la petite table à capsuler : après avoir posé la capsule sur le goulot de la bouteille, on entourait cette dernière d'une cordelette de chanvre cirée et reliée à une pédale de bois. Une pression du pied tendait la cordelette, l'ouvrier faisait tourner la bouteille dans ses mains, ainsi la capsule était collée au goulot de la bouteille. Puis, on plaçait le goulot dans l'encoche de la table et un mouvement giratoire du poignet finissait de mouler la capsule sur le goulot. Les bouteilles ainsi capsulées passaient à l'étiquetage. Comme pour la table à capsuler, une personne se trouver de chaque côté de la table à coller. On badigeonnait la table de colle de poisson à l'ai-de d'un pinceau. Cette colle chauffait sur le petit poêle présent sur la gauche. Ensuite, on posait l'étiquette sur la table afin de l'encoller puis on plaçait cette dernière sur la bouteille. Ce poste était le plus lent de l'atelier. Afin de protéger la capsule et l'étiquette contre le frottement des paillons qu'on enfilait par-dessus les bouteilles avant de les mettre en caisse, on entourait la bouteille de papier de soie de différentes couleurs. Enfin chaque caisse était marquée à l'aide d'un pochoir au nom de l'expéditeur, du destinataire et de la destination. Les caisses étaient transportées à l'aide d'un diable jusqu'au monte-charge situé autrefois à l'autre extrémité de la pièce. La cadence de l'atelier était d'environ 400 bouteilles à l'heure, aujourd'hui elle est d'environ 6.000.

 

Collection de marques de pochoirs (Collection Yves Nouvel)

Un pochoir ou étampe est une plaque de métal découpé permettant de peindre facilement la forme évidée. Il était principalement découpé dans de la tôle de cuivre et parfois dans du zinc ou du fer. Pour marquer les caisses et les fonds de barriques à l'aide de ces pochoirs, on utilisait une brosse (pinceau court) composée d'un corps en bois terminé par des poils de blaireau. On le noircissait avec de la pâte faite à base de noir de fumée puis on frottait la brosse noircie sur le pochoir en évitant toute bavure. Lorsqu'un nom ou un code n'état que très rarement inscrit sur une caisse, les ouvriers se servaient de pochoirs à lettre ou chiffre unique. En revanche, lorsque la destination ou le nom était utilisé régulièrement, un pochoir permanent était créé : destinations, appellation de vin, contenance, millésimes, initiales, raisons sociales, logos des négociants, nom des expéditeurs ou des destinataires. Même s'il est difficile de les da-ter, certains pochoirs de cette collection relatent des époques précises : 

     > Vielle Auberge, Cabaret Belle Meunière (Exposition Universelle de 1900

     > Cunliffe Dobson situé 43 Rue Borie, maison voisine de celle-ci

     >  Graves Fines (appellation qui n'existe plus aujourd'hui)

Sur les piles de caisse situées derrière la vitrine Retour des Indes, des étampes de cette même époque ont été utilisées pour marquer 70 destinations correspondant à des villes ou des ports du monde entier. Ces pochoirs ont tous servi à expédier des vins.

 

Escales de la côte Ouest de l'Afrique en route vers les Indes

  •    Casablanca (Maroc)
  •    Dakar (SÉNÉGAL)
  •    Abidjan (CÔTE D'IVOIRE)
  •    Pointe Noire (Congo)
  •    Port Étienne (Mauritanie)
  •    Conakry (GUINÉE)
  •    Port Harcourt (Nigeria)

 Escales contournant les Amériques pour aller vers la Chine

  •    Dumbarton, Port de Washington (USA)
  •    Mexico (Mexique)
  •    Paramaribo (Surinam)
  •    Amazone (BRÉSIL)
  •    Montevideo (Uruguay)
  •    Iquique (Nord Chili)
  •    Colon (Panama)
  •    Îles du Salut (Guyane Française)
  •    Rio de Janeiro (BRÉSIL)
  •    Magellan (Argentine)
  •    Santiago Via Valparaiso (Chili)

Parfois, les ouvriers de l'emballage essayaient leurs pochoirs avant de marquer les caisses. C'est ainsi que nous avons découvert sur certaines poutres du Musée des noms tels que Rio de Janeiro (près de la vitrine n°5), VALPARAISO (poutre de la Noria), R, MÉDOC, LAGRANGE, CANTENAC, TRANSIT, CONSTANTINOPLE (poutre près de l'entrée). Cela nous donne une idée précise sur le commerce des vins entre le XIXè siècle et le début du XXè siècle.

 
[ Musée des Chartrons ]
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